Par ces temps où le moral peut parfois être dans les chaussettes, où il nous est compliqué d’être motivé.e, le récit inspirant de Sam prend une dimension particulière. Nous sommes parties à la rencontre de cette maman sportive en pleine reconversion professionnelle. Une belle leçon de vie qui nous rappelle l’adage « Quand on veut, on peut ! »
Sam, enfant et maman du monde
Samia a 40 ans, elle est maman de deux petites filles de 5 et 8 ans. Ses origines sont multiples : sa mère est métisse du Vietnam et de la Côte d’Ivoire et son père est libanais et français. Elle est née et a grandi en Côte d’Ivoire. L’amour du sport lui a été transmis par son père, instructeur de Nanbudo, un art martial japonais. Dès l’âge de 7 ans, Sam l’accompagnait au dojo : « J’ai fait beaucoup de compétitions. Je m’entrainais 3-4 fois par semaine à raison de 2 à 3 heures par entraînement ; donc un rythme très intensif pour être prête pour les compétitions.»
Récompensée par plusieurs médailles d’or et d’argent, sa plus grande victoire a été la médaille d’or en national, au championnat de Côte d’Ivoire, alors qu’elle était adolescente.
Le sport, une passion qui a repris le dessus
Après avoir emprunté une voie professionnelle de courtier en gestion de fortune, Sam a décidé de se reconvertir autour de trois projets. Elle vient de démarrer une formation de monitrice boxethaï, et l’association qu’elle vient de créer avec son coach n’attend plus que la fin du confinement pour accueillir les adhérents ! On peut dire que sa passion a pleinement repris le dessus !
Lorsque l’on a demandé à Sam comment elle s’organisait pour gérer cette préparation physique et sa vie de maman en parallèle, elle nous a répondu « Je m’entraîne où je peux et quand je peux. » Par exemple, en faisant des pompes pendant qu’elle cuisine ! Dans le salon, la cuisine, devant la télé… Si ses filles sont à la maison, elles profitent, elles aussi, d’une séance d’entraînement avec maman. « Elles sont très contentes de faire comme maman. Donc c’est pratique : ça me permet de m’entraîner et elles en plus ça les amuse. »
Il lui arrive aussi de se lever à 6h pour aller à la salle de sport. En effet, avec la COVID-19, certaines salles ont adapté leurs horaires d’ouverture : « Je suis à la salle dès l’ouverture à 7h, je m’entraîne, et je suis de retour à la maison à 7h45 pour m’occuper des petites. »
En général, Sam s’entraîne 4 fois par semaine le matin pour assurer sa préparation physique d’éducatrice sportive, nécessaire pour pouvoir passer les épreuves. Un enfant malade ou un autre imprévu le matin ? Notre maman sportive ira à la salle de sport le soir, après avoir pris le temps de s’occuper de ses filles. « En fait, rien ne m’arrêtera ! Si je ne peux pas m’entraîner la semaine je m’entraîne le week-end. » Elle va jusqu’à organiser des petites sessions avec des copines, des amis, en vacances ou les week-ends : « ça motive un peu tout le monde et c’est amusant. »
Pour Sam, le sport est vraiment un plaisir, elle n’a jamais besoin de se motiver pour s’entraîner, c’est plutôt l’inverse : « j’ai toujours envie de m’entraîner, donc c’est plus trouver le temps, sans que ce soit trop présent dans ma vie. Il ne faut pas que le sport prenne le dessus sur ma vie de famille. »
Les arts martiaux, source de valeurs de vie
Sam répond sans hésitation : « Les arts martiaux m’ont effectivement apporté beaucoup de choses, physiquement et mentalement. » Asthmatique lorsqu’elle était enfant, le sport l’a aidée à surmonter cette faiblesse physique. En effet, elle ne s’est jamais arrêtée à cause de l’asthme, elle a toujours voulu s’entraîner comme les autres… Et ça lui a réussi : elle a su surmonter les épreuves et aujourd’hui cela fait des années qu’elle n’a plus besoin de sa ventoline : « j’ai augmenté mes capacités respiratoires, tout se passe bien à ce niveau-là. »
Au niveau mental, Sam se décrit comme quelqu’un de très timide depuis son enfance. Réservée, elle n’allait pas vers les autres. Là encore, le sport a joué un rôle essentiel dans sa construction : « Le sport m’a beaucoup aidée à avoir confiance en moi. Surtout les sports de combat. » Sam nous éloigne des idées reçues, elle n’est pas bagarreuse, loin de là ! Les arts martiaux apprennent avant tout le respect de l’autre. Elle a su tirer de ces expériences sportives une grande confiance en elle, se reflétant aujourd’hui à tous les niveaux dans sa vie quotidienne. Une autre grande leçon à tirer, c’est qu’il n’y a pas d’échec ! La maman sportive s’explique : « il y a des obstacles et chaque obstacle permet de se renforcer. Si j’ai une difficulté, je travaille, et c’est grâce à ce travail que je vais surmonter mes difficultés. » Il arrive qu’elle ait mal suite à un entraînement, mais jamais elle ne se plaindrait. Le regard porté vers le futur, elle songe plutôt à continuer à se renforcer pour éteindre progressivement ses douleurs. « Et c’est pariel dans la vie, on a des épreuves. Les épreuves sont là pour nous renforcer, quelqu’elles soient. Il y a des obstacles, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Il faut se battre, il faut se fixer des objectifs pour avancer, rien n’est facile. Quand on veut vraiment quelque chose, on l’obtient. » Ses médailles d’or, elle les a eues en travaillant des heures et des heures sans compter, en étant acharnée, disciplinée et régulière. Ces valeurs, auxquelles elle tient beaucoup, la portent quotidiennement et sont transmises à ses enfants.
Le conseil à une maman qui souhaite se mettre au sport
Comme beaucoup de mamans, notre emploi du temps peut parfois sembler incompatible avec une remise en forme. Les deux conseils de Sam pour pouvoir démarrer sont très simples :
- Définir son objectif
- Voir quel est le temps dont on dispose
Définir son objectif est la clé pour pouvoir tenir dans le temps, « c’est ce qui va la motiver au quotidien pour s’entraîner ». Est-ce que je veux me tonifier ? Est-ce que je veux prendre de la masse musculaire ? Est-ce que je veux juste brûler des calories à la Zumba ? Est-ce que j’ai envie de faire du tennis, de l’équitation ? Peu importe, mais il faut garder cet objectif à l’esprit.
Et pourquoi définir le temps dont on dispose ? Cela évite tout simplement les excuses pour ne pas s’entraîner. En effet, une fois que l’on a constaté son temps disponible et défini quelle durée l’on souhaite accorder au sport, fini les excuses. « C’est ce que je fais avec mes amis […]. Quand on me dit « ah mais j’ai pas le temps d’aller le matin », je pose la question « et le soir ? » » Et si ce n’est pas possible le soir, alors le week-end !
Pour conclure, il y a une grande variété d’objectifs et le temps que l’on souhaite accorder à cet objectif diffère d’une personne à l’autre, mais le plus important est d’arrêter ces deux éléments.
Peu importe le sport, mais définir un objectif, c’est ce qui va faire qu’on sera motivé pour se déplacer et définir le temps dont on dispose, car une fois qu’on a arrêté ces deux éléments, normalement ça le fait !
Merci à Samia d’avoir partagé son parcours, son expérience de femme, de sportive, de maman. Un récit inspirant, qui, nous l’espérons, saura mettre en perspective ce que nous percevons comme échecs et pourquoi pas allumer une flamme de motivation !